Alors que les restrictions liées à la crise sanitaire se sont levées les unes après les autres et que nous profitons maintenant de davantage de liberté, l’heure des constats est arrivée. Souvenez-vous… Nous sommes en mars 2020, à l’aube du premier confinement. Une partie importante de la population mondiale s’apprête à vivre recluse, coupée de ses contacts sociaux et familiaux. Pour beaucoup de personnes vivant en couple, ce confinement signifie passer l’entièreté de son temps avec l’autre. Dans la presse et sur les réseaux sociaux, cette question revient régulièrement : est-ce que ce lockdown sera soldera par un baby boom ou à l’inverse, allons-nous constater une augmentation significative du nombre de divorces ?
Depuis, de nombreux chercheurs se sont intéressés à cette question et plusieurs réponses sont proposées par les équipes de chercheurs en psychologie, du monde entier. Il semble évident, à l’heure actuelle, que le confinement a tendance à engendrer une détérioration du bien-être psychologique, surtout quand il dure dans le temps. En effet, l’anxiété, la dépression, les problèmes de sommeil ou encore les troubles somatiques sont en forte augmentation, à mesure que la mise à l’écart perdure. Par ailleurs, les recherches montrent également que plus la détresse psychologique liée à cette période est élevée, plus la satisfaction conjugale diminue. Mais que savons-nous de la satisfaction relationnelle de ce couples en confinement?
Une étude menée en Belgique et en France auprès de 779 personnes a mis en évidence que, durant la première période du confinement, la satisfaction conjugale avait augmenté, surtout chez les hommes. En effet, les couples rapportent une meilleure résolution de conflits ainsi qu’une communication plus efficace. Ce constat peut être expliqué par le fait que les couples ont passé, pendant cette période particulière, davantage de temps de qualité. Dans cette étude, les couples passaient en moyenne plus de 18h/jour ensemble, ce qui est largement au-dessus du temps de cohabitation habituel. Or, vivre du temps positif ensemble permet de renforcer la qualité de la relation. Deuxièmement, durant cette période, les couples ont pu vivre une augmentation du partage émotionnel. Une seconde étude menée lors du confinement (dit « second confinement ») de l’hiver 2020-2021 semble proposer des résultats similaires, mettant en évidence que cette stabilisation de la satisfaction dans le couple perdure malgré la durée de la crise sanitaire.
Globalement, il apparaît donc que la qualité de la relation au sein des couple se soit bien maintenue, du moins au cours de la première année de la crise sanitaire et parmi les couples ne souffrant d’aucune difficulté conjugale lors de l’entrée dans la pandémie. Cependant, une dimension importante de la vie conjugale semble avoir davantage souffert de ces confinements. Il s’agit de la vie intime et de la sexualité. Mais ça, c’est une autre histoire…
Bibliographie
Galdiolo, S., Géonet, M., Gaugue, J. (2022). How do we live together during a lockdown in Belgium? Study of couple and parental satisfaction. Trends in Psychology, 1-14. In https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s43076-022-00146-x.pdf
Panzeri, M., Ferrucci, R., Cozza, A., Fontanesi, L. (2020). Changes in sexuality and quality of couple relationship during the covid-19 lockdown. Frontiers in Psychology, 11, 1-8. In https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2020.565823/full
Randall, A., et al. (2021). Coping with global uncertainty: Perceptions of COVID-19 psychological distress, relationship quality, and dyadic coping for romantic partners accross 27 countries. Journal of Social and Personal Relationships, 39(1), 3-33. In https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/02654075211034236